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Cadeau de Noël pour vous!
"Ashokan Farewell"!
Je vous offre humblement ce texte que j'ai écrit et ce fut pour moi une grande émotion!
Ce texte fait partie d'un de mes livres publiés, "En attendant la vie".
Le voyage de la mère
*
Elles sont parties un jour
Avant que le soleil n’apparaisse
Aux confins de leur terre
A la recherche
De leur enfant perdu.
Regarde cette mère, là-bas
Sur le chemin montant.
Le vent de neige
Courbe son corps usé
Des peines de sa vie.
Elle avance si lentement
Qu’il semble que chacun de ses pas
Soit le dernier.
L’on voit flotter
Dans l’air froid
Son grand châle
Aux mille reflets colorés.
Sur son cœur, bien au chaud,
Elle tient ce pain précieux
Qu’elle a pétri de ses larmes
Avant qu’elle ne se mette en route.
C’est pour elle, c’est pour lui !
La mère s’en vient d’Europe centrale.
La vois-tu dans la brume blanche ?
Voilà celle-ci au loin
Son caftan brille jaune et doré
Comme le soleil de midi.
Son grand bâton
La maintient élevée
Sur la verte colline.
Sa peau burinée
Par les courants d’air chauds
Et les pluies des moissons
Ont effacé son âge
Oublié son pays.
De son baluchon sur l’épaule
Dépasse un petit burnous
Brodé de fils d’or et d’argent.
C’est pour elle, c’est pour lui !
La mère s’en vient d’Asie Mineure.
La vois-tu dans l’aube bleue du levant ?
Voici cette autre
Comme une ombre claire de passage.
Ses lourdes nattes
Ramenées sur son dos
Lui donnent un air de déesse antique.
Sa longue tunique
Est tissée de fins coquillages
Autant de clochettes
Que la brise du soir
Anime d’un son grêle
A peine perceptible
Semblable à la prière du cœur.
Elle tient dans ses mains
En frisson
Un moulin à musique
Qu’elle a fabriqué et peint
De vives couleurs
Et tout enrubanné.
C’est pour elle, c’est pour lui.
La mère s’en vient du Nord de l’Amérique.
La vois-tu juste devant toi
Dans le clair-obscur
De l’épaisse forêt ?
Voilà celle-là
Longeant les rivières
Traversant les savanes
Et les jungles peuplées
D’animaux et de fleurs sauvages.
Sa peau est noire comme l’ébène
Mais ses yeux dansent
En flammes vigoureuses
Nul homme, nulle bête
N’oserait
Lui faire barrage.
Elle marche d’un rythme sûr.
Sa silhouette élancée
Telle une gazelle
Se déploie à vive allure.
Son pagne flamboyant
Des teintes du couchant
Lui ouvre le chemin.
Elle porte sur la tête
Un grand panier de fruit frais.
Elle doit arriver à temps !
C’est pour elle, c’est pour lui !
La vois-tu maintenant
Dans le soir descendant
Et la moiteur de l’air embué ?
Enfin cet après-midi calme et doux
D’un printemps
L’accompagne
Cette autre parmi tant d’autres.
Elle emporte dans son sac à provisions
Des petites gourmandises
Qui lui feront plaisir
Et qu’elle a pris soin d’empaqueter
Joliment
Comme à son habitude
Avec quelques livres d’images
De l’enfance oubliée.
C’est pour elle, c’est pour lui !
Elle est vêtue d’une robe de lin
Aux couleurs de l’été.
Ses cheveux noués
Sous un bandeau de soie rose
Apportent dans ses pas pourtant pressés
Cet air intemporel
Des peintures d’autrefois.
La mère s’en vient de la campagne de France.
L’aperçois-tu sur le grand chemin blanc
Ses souliers menus
Soulevant dans ses pas
Une fine poussière
Que le souffle du jour
Essaime de ci- de là !
Au bout de ce voyage
Un enfant, un tout petit
Dans une crèche
Les attendait
Toutes !
Epuisées de leur immense route
Elles ont donné
Leurs présents
Et lui ont remis
Leur fardeau en pleurant.
Mais vous ne me croirez pas
Si je vous dis cela :
Quand elles sont reparties
Toutes ensemble
Chacune, un peu plus loin,
Sur la route
A retrouvé son enfant !
Sur le grand chemin de la vie
Donnons-nous donc la main
Pour qu’aucun enfant ne se perde
Et qu’ainsi les mères
Soient comblées !
Joyeux et doux Noël à vous!
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Commentaires
C'est le miracle de Noël que tu nous a conté, merci.
Je t'embrasse