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L'inconnu!
John Dowland!
JB Santerre, "Jeune fille à la lettre"!
Je vous partage ce texte comme un cadeau reçu et que je vous offre très simplement. Je l'ai écrit par bribes tout au long de La Sainte Semaine, parfois à la sauvette, car j'avais tellement d'occupations !
Mais je fus surprise à la relecture de son impact émotionnel sur mon propre coeur.
L'inconnu
*
Je secouais un tapis de ma fenêtre, quand j’aperçus deux hommes que je ne connaissais pas et qui détachaient sans plus de façon le petit âne du voisin.
J’allai leur en demander raison lorsque le maître sortit et s’en chargea lui-même sévèrement.
Je fus bien étonnée de la suite que prit cet incident car les hommes ont dit :
« Jésus en a besoin. Nous te le ramènerons ce soir, n’aie crainte !
-Alors, allez » leur répondit-il simplement.
Mais où avait-il la tête, le maître, ce matin-là ! Il pouvait toujours attendre…
Et d’abord, qui était ce Jésus dont ils avaient parlé !
Encore un de ces vas chemins qui battent les campagnes et séduisent les simples.
Enfin, je me remis à l’ouvrage. Il fallait porter le linge de la Paque, lavé et repassé ,chez Rabbi Joseph qui habitait en ville rue Haute.
Cet évènement avait laissé dans mon esprit une interrogation.
A la fin de l’après-midi, ma balle de linge propre sur les hanches, je me mis en route.
Il y avait déjà du monde partout ! Le shabbat allait bientôt commencer et les femmes s’affairaient en ville pour les dernières courses.
J’arrivai enfin devant la maison de Rabbi Joseph et Sarah la servante m’accueillit avec bonheur. Mais pas le temps de papoter !
Je m’empressai de gravir les grands escaliers menant à la salle haute des banquets.
C’est là qu’on m’avait priée de préparer la table de la Paque avec le plus grand soin.
Je m’appliquai au mieux, passant et repassant ma main sur les plis rebelles de la grande nappe blanche.
Puis, j’y disposai les cruches et les plats de service.
Du chiffon, du balai une dernière fois et tout reposait maintenant dans cette douce lumière de fin d’après-midi que la blancheur de la nappe exaltait et qui donnait à ce lieu austère une tendre paix.
Je me laissai aller un moment sur un banc à contempler, rêvassant et mon regard filant par la jolie lucarne.
J’étais bien, bercée par la lumière chaude et tamisée qui agissait sur mon corps fatigué comme un massage bienfaisant.
Mais l’heure avançait vite et je redescendis prestement l’escalier tout au-dedans de moi-même.
Je fus soudain arrêtée sur le seuil et relevée par deux mains d’une fraîcheur inattendue.
Je découvris, posé sur mon visage, un regard que je n’avais jamais rencontré chez nul autre personne, tellement vrai et aimant que les larmes me vinrent.
«Je suis Jésus» me dit l’inconnu et il me retint ainsi entre ses mains bienveillantes un long moment que j’en perdis la notion de temps.
Un immense bouleversement m’étreignait le cœur. Je voyais dans ses yeux un amour incomparable qui n’existerait jamais nulle part ailleurs et tout mon être se mit à trembler.
Connaissant mon trouble, il me prit simplement les mains dans les siennes très doucement en me disant merci d’avoir préparé pour lui et ses disciples la salle haute où ils allaient bientôt célébrer la Paque.
Derrière lui se rangeaient des hommes épuisés dont je devinais l’inquiétude et la perplexité.
Ils me regardèrent à peine et je me sauvai très vite tant j’étais troublée.
Au-dehors, l’air frais du soir me calma et je m’appuyai un bon moment sur le mur d’un porche.
Je ne m’étais pas aperçue qu’il y avait là quelqu’un d’autre et j’eus peur.
Mais je reconnus de suite Madeleine. Tout le monde la connaissait ici !
« Que fais-tu là ? » Lui demandai-je. « Dépêche-toi de rentrer chez toi Madeleine ! »
Mais elle s’approcha très près de moi et me répondit avec des mots surprenants :
« Toi aussi, tu l’as rencontré. Je le vois dans tes yeux où il a laissé sa caresse. Tu es des nôtres à présent ! Moi, je reste ici pour l’attendre et voir où il va. Je veux le suivre maintenant. »
Je fus à nouveau perturbée et lui dit : « fais comme tu veux, moi je rentre, je suis fatiguée. »
Quand je fus chez moi, je m’étendis sur la natte et regardant la lune monter dans le ciel sombre, je vis aussi sa caresse demeurer dans mes yeux.
Ce ne serait plus jamais comme avant dans ma vie.
Un chemin neuf était en route pour moi, rempli de lumière, de paix et d’amour.
Merci Jésus !
Ecrit dans la Sainte Semaine en 2016.
Dessous ma fenêtre ce matin!
Dessous ma fenêtre cet après-midi!
Merci à vous qui êtes passés sur mes pages durant ces jours pascales.
Je vous souhaite une jolie journée de Pâques!
En ce Saint Dimanche de La Résurrection!
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Commentaires
2popopopoDimanche 27 Mars 2016 à 17:35c'est beau tu sais
une rencontre dont on ne sort plus
ne le voulait-on que ce est impossible
j'ai rencontré hier un homme de la terre
sourcier aimant les autres
dont les mais étaient d'or
et j'en fus pour toujours marqué
il se nommait Noré et se trouvait être caldoche
guy
un jour tu vas partir
je le sais
un jour tu vas partir
au fond de la vallée
et puis tu vas trouver
je le sais
le magicien des mots
le génie des forêts
la tourterelle si belle
qu’on ne peut la tuer
et la biche si douce
qui te suivait comme une enfant
cette biche si douce
qu’un autre t’a tuée
cimetière des arabes Nessadiou Nlle Caledonie
GUY
POEMES DU BOUT DU MONDE
C'est une très belle histoire, Laure . Je pense que chaque humain qui rencontre dans le regard d'un autre celui de l'Amour du Christ qu'il a au fond de lui se sent transformé, ressuscité comme la nature au printemps après un long hiver.
je t'embrasse et te souhaite un bonne fin de journée
Blanche
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très beau!