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La voix de Marie-Madeleine!
Pendant la Sainte Semaine, j'aime beaucoup me réapproprier les textes de l'Evangile pour descendre toujours plus dans la prière et le recueillement.
J'ai choisi de m'arrêter sur Marie-Madeleine et voici très simplement mes mots pour aujourd'hui Saint Jeudi.
Marie-Madeleine de Donatello!
Je fus bouleversée par la sculpture de Donatello lors du voyage à Florence.
Vous savez qu'il l'a façonnée très vite sur l'émotion et comme en état d'urgence!
La voix de Marie-Madeleine
*
Cela faisait plusieurs jours
Que j'errais dans la ville
Avec ce pressentiment dans mon cœur
Qu'il allait mourir
Et que je ne le reverrais jamais.
Je les connaissais tous ces gens
Qui le pressaient chaque jour
De milles questions
De cents demandes
Les biens pensants
Sûrs de leur loi et de leur pouvoir
Et tous les autres
A la cervelle creuse
Et le cœur boutiquier,
Il y avait juste quelques femmes
Pour l'aider
Je me joignais parfois à elles
Et une poignée d'hommes
Qui l'avaient suivi
Sur les chemins de Galilée
Sans trop savoir où ils allaient
Poursuivant leur rêve lointain de liberté.
Ce matin, ils l'avaient enfermé
Je savais qu'ils le feraient mourir
C'était tout décidé!
L'angoisse de l'attente me portait aux abords du Temple
Ou vers la maison de Pilate
Quand les soldats me laissaient tranquille
Ces brutes.
Une petite pluie tenace accompagnait
Le froid du jour.
Ensemble, ils formaient un rempart menaçant
Tenant la ville close
Hors du temps
Hors de portée de tout secours.
J'avais du mal à respirer
Et le vent acide me poussait dans les ruelles
Comme une condamnée
A la recherche d'un temps perdu.
On avait allumé un peu partout
Des braseros.
On spéculait sur son sort
On pariait sur sa vie
On s'excitait déjà sur sa mort
Comme des chiens à la curie.
Que pouvais-je faire
Sinon attendre.
Avec les femmes
Nous avons décidé
De rester
Au plus près de lui.
Voilà ce jour funeste
Où il gémit sur cette croix
Souffrant milles morts
Toute la nôtre
Toute la leur.
Les larmes n'ont jamais cessé
De couler de nos pauvres yeux
Brûlant de peine et de peur.
La petite Salomé a vomi
Et s'est mise à trembler de tout son corps.
Nous l'avons couverte de nos chandails
Et Marie l'a prise dans ses bras.
Il est mort dans un cri
Et un violent orage, en écho, éclata
A ce moment là.
En ville tout se bouleversait.
On est venu nous raconter
De drôles d'histoires
Jusqu'au rideau du Temple
Qui venait de se déchirer par le milieu.
Deux hommes arrivèrent
Pour le descendre de la croix.
Marie aussitôt s'élança
Et ils ont eu du mal
A l'arracher au corps supplicié,
Ils le déposèrent dans une grotte du jardin
Et devant, on roula une énorme pierre.
Nous sommes rentrées.
Il ne nous restait
Que nos aromates et nos parfums
Pour pallier les effets terribles de la mort.
Toute la nuit nous avons préparé
Mêlant nos larmes et notre désespoir
Aux onguents funéraires.
Demain
Nous attendait encore
Un douloureux labeur.
Dans la lumière inopinée de ce jour, dessous ma fenêtre!
Vivaldi, Stabat Mater!
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Commentaires
marie magdalena offre le plus grand mysstère du pardon