• Le champ!

     

    Ma plays O'Connor-Appalachia Waltz!

    En écoutant cette douce valse traditionnelle, je vous partage aujourd'hui ma petite prédication. J'ai animé le culte de dimanche dernier au Puy. Et voici:

     

    Regard sur le champ !

     

    Textes : Ruth chap.1 verset 22 et chap.2 verse

    Matthieu : chap. 13 verset 44

       I Corinthiens : chap.3 verset 9

     

    *

    Le thème du champ est largement illustré dans La Bible que ce soit dans la vie personnelle des actants ou leur histoire ou bien dans les paraboles de Jésus ou encore dans les Epîtres.

    On ne se risquerait certes pas à un commentaire exhaustif à ce propos tant la dimension spirituelle du champ est profonde et traversent les siècles.

    Mais en voici un simple regard que je vous partage aujourd’hui.

     

    Considérons ces trois points : - Topographie

                                                             - Dualité/Ambivalence

                                                                                   - Notre attitude et notre engagement

     

    Il y a donc beaucoup de champs semblables aux paysages soumis aux modulations de la lumière, du climat et des empreintes humaines.

     

    Il y a les champs de la mémoire !

    Par exemple :

     

    -La nécropole de « Champ Madame », c’est un des plus importants champs d’investigation archéologique près de Clermont-Ferrand(particulièrement en ce qui concerne les immatures), précieux pour comprendre l’évolution de la vie et aussi notre devenir, notre impact sur notre Histoire. Retrouver une présence éternelle dans cette Histoire, retrouver une sensibilité à cet autre qui nous a précédé et qui nous transmet un patrimoine, une conscience.

     

    -Champs de guerre, anciens et actuels. Je vous évoque une rencontre faite avec ce genre de champ :

    C’était lors d’une fête des violoneux en Artense et l’après-midi, l’on nous avait proposé une balade sur les terres de remembrement qui ressemblaient fort aux champs de bataille de la guerre de 14. C’était pour nous parler de ces soldats musiciens et leurs drôles de violons qu’ils avaient fabriqués pour jouer leurs mélodies. Et c’était très émouvant d’entendre leurs mots et leur musique tout au long des chemins. C’était comme une exhumation très douce et très belle de leur prégnance sur ces champs de bataille.

     

    Les champs portent notre mémoire en témoignant de l’engagement de Dieu et des hommes dans la création tout entière.

     

    Il y a les champs de l’abandon !

     

    -Les champs en jachère, ou stériles qui font appel à notre conscience, à notre compassion. Ils expriment une modification et ainsi nous interrogent. Ils nous invitent dans leur pauvreté à changer notre attitude consommatrice, possessive comme pour nous dire peut-être que ce qui subsiste pauvrement est digne de respect et révèle une beauté à découvrir et à contempler (au-delà des jardins de Versailles).

     

    Il y a les champs surexploités !

     

    Ces terres contemporaines que le désir effréné de richesse et la volonté de pouvoir des hommes ont rendu exsangues. Ils nous montrent aujourd’hui à quel point, parfois de manière irréversible, nous nous sommes éloignés des rythmes biologiques. Examinons leur chair de plus près et considérons les désastres, et les méfaits d’une agriculture et d’un urbanisme aberrants.

    Allons voir les terres à vignes, à maïs… les terres de La Beauce par exemple !

    Allons voir les constructions anarchiques des bords de mer qui défigurent les paysages et même l’âme des personnes !

     

      Il y a des champs !

     

    Des champs qui ne sont pas compatibles entre eux, qui s’altèrent, voire se défigurent l’un l’autre dans leur proximité, difficiles à gérer ! Il est important de protéger l’espace de chaque champ et que chacun ait son lieu de vie. C’est loin d’être le cas pour bien des personnes et de tous les êtres vivant aujourd’hui sur la terre. Méditons cette Parole étonnante du Christ dans l’Evangile de Jean chap.14 versets 1à 3.

     

            Il y a des champs !

     

    Des champs qui ne peuvent pas accueillir plusieurs cultures sous peine de s’épuiser et même de succomber tout à fait.

    Il faut donc user de sagesse, s’armer de patience, accepter la jachère et aussi respecter leur état sauvageon pour que la vie s’y épanouisse et demeure.

     

         Il y a des champs !

     

    Des champs viergesl’Esprit de Dieu peut jouer comme au premier temps de la Création ! Peut-être, cet été, nous laisserons-nous conduire dans son sillage pour apprendre son regard sur le champ.

     

    Il réside donc une dualité ou ambivalence dans la perception et le traitement du champ.

    A la fois source de vie et de mort selon l’usage que nous en faisons. Espace à la fois de partage et de rivalité, de don et de prédation qui déshumanise notre univers.

    Le champ nous ramène à nos origines et nous rappelle notre finitude (réflexion enfantine de Manon qui nommait le caveau familial un champ).

    Nous voyons le champ évoluer au cours des saisons, des siècles.

    Le champ nous replace de même dans cette évolution constante.

    Nous sommes des êtres évolutifs en voie de développement.

    Le champ nous révèle clairement qu’il peut y avoir, au cours de cette évolution, des arrêts sur image, des stagnations, des retours de mémoire, des descentes aux enfers mais aussi le champ offre à notre regard de superbes embellies souvent inattendues, des éclats de lumière où la Résurrection et la Transfiguration du Christ opèrent humblement sur nos terrains meubles et fragiles. Réhabitons donc nos champs ! Contemplons le rayonnement divin qui les éclaire.

    Rendons grâce pour tant de tendresse et de labeur accompli et restons paisibles dans l’espérance.

     

    Oui, Nous sommes chacun d’entre nous, le champ par excellence où Dieu peut agir et inverser les processus de mort pour asseoir son Royaume de justice, de paix et de joie. Paul écrit : « Vous êtes le champ de Dieu » I Corinthiens chap3 verset 9. Une autre traduction « Martin Bible » donne ce sens : « Vous êtes le labourage de Dieu ».

     

    Comment nous situons-nous par rapport aux champs quels qu’ils soient et quel est notre engagement à leur égard ?

     

    Pour autant que cela soit un chemin peineux de réhabilitation de nos champs, n’allons pas baisser les bras ou nous désoler sur nous-mêmes mais avec miséricorde et patience, prenons la part toujours belle de la vie montante ! Ainsi que nous le conseille Jacques au chap. 5 versets 7 et 8.

     

    « Frères et sœurs chrétiens, soyez patients, Le Seigneur vient ! Regardez le cultivateur. Il attend avec patience les belles récoltes de la terre, depuis les premières jusqu’aux dernières.

    Vous aussi soyez patients ! Courage, Le seigneur vient bientôt ! »

     

    Le champ, l’espérance ! Le champ, la vie qui s’incarne !

    Merci Notre Père pour le champ de la terre que tu nous as donné en patrimoine !

    Merci pour le champ que nous sommes chacun et pour tous ses trésors !

    ALLELUIA !

     

    Le champ!

    L'Angélus de Millet!

     

    Joli jour à vous!


  • Commentaires

    1
    FENOGLIO
    Vendredi 31 Juillet 2015 à 17:20

    En te lisant, je t' entendais.... Le champ de mon coeur prêt à accueillir tes paroles... Je vais les moissonner sous le regard bienveillant de Notre Seigneur...Je te remercie pour ce beau partage ma chère Laure.yes

    2
    orféee46
    Vendredi 31 Juillet 2015 à 20:28
    Metci Laure, ton partage nourrit ma réflexion.
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