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Sans l'horizon!
"Vivre" de Stéphane Delicq!
Je vous partage aujourd'hui ce texte que j'ai écrit hier soir.
L'ouvrier
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Je le vois passer
Chaque jour
Dessous ma fenêtre.
Il porte ses habits de chantier
Pourtant fluorescents
Comme une cape de deuil
La tête baissée impeccablement
Vers la terre
Et son pas
Ni pressé ni trop lent
Mais lourd
Son allure toute entière
Maintenue
Dans cette pesanteur.
Il s’en va
Au travail.
Tout son être bridé
Par cette servitude nourricière
Car c’est pour gagner
Le pain de sa famille
Qu’il continue ainsi
Ce chemin laminaire
Le sens en arrêt
Dans son esprit, son désir
Son rêve le plus grand.
Oh ! Il ne se plaint pas
Il n’est pas malheureux !
Mais un jour
J’ai vu la tristesse passant
Dans ses yeux sombres
Et dans sa marche
Toujours la même
J’ai reconnu la lassitude.
Je voudrais bien lui dire
Toute ma compassion
Sans aucun doute
Il ne la comprendrait pas.
C’est pourquoi j’ai écrit
Aujourd’hui
Ces mots pour lui
Et les autres
Qui d’un pas ni pressé ni trop lent
Mais lourd de pesanteur
S’en vont impeccablement
Au labeur.
Hier dessous ma fenêtre!
Joli mercredi tout en gris par ici!
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Commentaires
jolis mots ma Laure, merci pour le partage ! je me suis réinscrite à ta newsletter en espérant recevoir de nouveau tes billets ! je croise les n'orteils donc ;) bizouilles du soir, bonsoir :)
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L'OUVRIER marche à pas lents et sûrs
pour le travail de l'humain