• Alain Caburet, "La Samaritaine"!

     

    Voilà de nouveau ce temps particulier du Carême où nous remettons les pendules à l'heure selon cette expression familière!

    En effet, le Carême nous invite toujours à retrouver cette intimité avec Le Christ Jésus, à repenser notre première rencontre avec Lui, sa Parole Sainte, à ce qui motive notre foi, ce qui la met en mouvement aujourd'hui, son impact dans notre vie et dans le monde actuel.

    Cette année, en famille, nous cheminons  avec La Samaritaine et nous réfléchissons sur le lien familial, social et la parentalité, les exigences, les limites et jusqu'où peut aller notre engagement dans la relation.

     

    Joli Carême!

    Jésus et La Samaritaine, huile du XIXème siècle!

     

    Je n'ai pas retrouvé l'auteur de cette peinture mais peut-être le savez-vous!

    Je suis très touchée par l'expression soutenue et pleine de miséricorde de Jésus.

     

    Voici donc notre feuille de route de notre Carême familial.

     

    Evangile de Jean chap. 4 versets 5 à29

     

    Cette année, nous cheminons en compagnie de la Samaritaine de l’Evangile de Jean.

    Nous connaissons bien son histoire qui, aujourd’hui encore, peut nous instruire dans notre quotidien.

    Visualisons d’abord la scène. Les disciples sont partis faire les courses en ville. Jésus, fatigué de la route, ne les a pas suivis et s’est assis au bord de ce fameux puits de Jacob pour se reposer. On remercie déjà ce Seigneur fatigué qui ne condamne pas la fatigue et l’arrêt des activités et par là même nous invite aussi au repos.

    Le repos, salutaire, puisqu’il nous permet de retrouver des forces et nous recentre sur l’essentiel à faire ou à dire, ou à ne pas faire et ne pas dire, retrouver la vision, le projet qui va nous remettre en chemin. Ce temps de pause nous invite également à prendre soin de nous personnellement.

    Alors, dans ce joli Carême qui nous revient, saisissons l’invite et refaisons-nous une beauté.

    Et puis osons la différence !

    Et puis encore osons la rencontre !

    Et jésus va provoquer cette rencontre superbe avec cette femme de Samarie !

     

    C’est l’heure où les femmes viennent remplir leurs jarres. Celle de la Samaritaine est à la fois vide et pleine à rabord, lourde de son histoire, de ce chemin peineux qu’elle doit faire chaque jour, dans ce temps linéaire qui l’épuise, lui ôtant l’envie d’aller plus loin. Rien ne bouge dans son univers monotone et fermé. On perçoit très bien sa marginalité : elle est samaritaine, donc déjà mis à l’écart des autres, de ceux qui ne sont pas comme elle…juifs ou mariés ou reconnus dans le clan social… On imagine qu’elle presse son pas et rase les murs pour éviter le regard pesant et jugeant des autres villageois.

    Et nous, nos cruches et potiches, de quoi sont-elles pleines et vides, quelles pesanteurs nous retiennent dans l’inertie d’être au monde ?

    Jésus la voit venir de loin et il connaît entièrement son histoire comme la nôtre d’ailleurs et Jésus l’interpelle à ce sujet.

    Mais la Samaritaine se cache derrière des considérations d’ordre ethnique, culturel, religieuse pour éviter cette relation gênante ! On ne parle pas à un homme et de plus à un juif !

    Et nous avec qui parlons-nous au quotidien ? De quel ordre sont nos barrières, n’avons-nous pas constituer des ghettos même dans nos paroisses ?

    La conversation qui se met en place alors reste en surface et Jésus va tout de suite y mettre un terme en posant une question, une demande à la Samaritaine qui la renvoie aux fondements même de sa vie. Tout d’abord, « donne-moi à boire » et ensuite « Va me chercher ton mari » lui demande Jésus.

    Et cela déclenche un retournement de la rencontre, La samaritaine prend tout à coup conscience de ce qu’elle est, de ce qu’elle vit, reconnaît dans cet homme qui lui parle une réalité autre, un espace de liberté, de vérité, d’humilité. Un partage de personne à personne s’ouvre ! Bas les masques, ils ne sont plus agissants, enfermant l’être humain dans un ou des personnages.

    Maintenant la rencontre peut se faire entre Le Christ et la Samaritaine.

    Et jamais on n’avait vu un tel partage si profond, si savant d’une si haute théologie entre un homme et une simple femme, à cette époque !

     

    Et pour nous, l’ouverture vers la rencontre en profondeur, celle-là seule qui peut combler notre cœur d’humanité passe-t-elle par cette déposition de nos masques et de nos lourdes jarres personnelles et patrimoniales.

     

    La rencontre de Jésus avec la Samaritaine la conduit plus loin, vers une renaissance d’elle-même, fait d’elle un être libre au-delà des données de genre, de culture, de religion… et le Seigneur en l’invitant à aller chercher son compagnon la remet en chemin social vers l’autre, vers la communauté et elle peut librement et dégagée de toute culpabilité, de tout jugement témoigner de cette fabuleuse rencontre auprès des gens de son village :

    « Venez voir ! J’ai rencontré un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! C’est peut-être le Messie ! » Alors les gens sortent de la ville et ils viennent voir Jésus.

    La Samaritaine renaît à sa parentalité en accueillant pleinement son identité dans une grande joie et liberté retrouvées d’être au monde, celui dans lequel elle vit.

    En fait cette rencontre, c’est l’histoire d’une guérison, la guérison du lien !  Comprendre que nos liens s’inscrivent d’abord dans la foi au Christ et que c’est Lui qui les épanouit et nous éveille plus loin dans l’amour, la confiance, l’espérance…

    Jésus élargit sa parentalité en l’envoyant vers les autres, assouplit ses limites pour faire d’elle une accompagnante, une mère en Israël.

    Et cette Rencontre fait d’elle un témoin du Christ !

    Et nous, ne voulons-nous pas aussi rencontrer ce Jésus qui redonne le lien et nous renvoie sur les berges jolies de notre humanité, nous donnant la grâce de devenir pour nos proches et le prochain qui passe près de nous des accompagnants et pourquoi pas des pères et mères en Israël( c'est à dire dans le monde où nous vivons) ?

    Dans ce Carême qui nous vient doucement, prions les uns pour les autres, pour que ce Jésus Fils du Dieu Vivant, nous pose la bonne question, nous fasse la bonne demande, celles qui nous remettront sur la route de la vie, de la rencontre, du partage, du lien d’humanité !

     

    Joli carême à tous !

     

    Mon petit billet s'adresse à des chrétiens mais aussi à toute personne désireuse de partager simplement ce que nous croyons. Pas d'exclusion!


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  • Adrian von Ziegler, "Morning Dew"!

     

    Bonjour les ami(e)s!

    Je vous partage aujourd'hui ma petite avancée sur ma toile dont le sujet est le jardin d'Eden.

     

    Du côté d'Eden!

    Et voici l'ange!

     

    Je vous rappelle que je travaille sur du velours d'ameublement avec une peinture à l'huile.

    Au delà des doutes, de la fatigue et parfois le découragement, je continue! Je m'aperçois ainsi que la toile s'anime et s'équilibre, prend de l'épaisseur, du sens que je ne soupçonnais pas et peu à peu la lumière vient.

    Au fur et à mesure que j'avance, les divers éléments s'épousent et s'appellent les uns les autres tout en me pressant chaque jour de me mettre au travail!

    Mais les bougres ne se rendent pas compte de la densité du quotidien avec son lot de peines et de joies! Alors patience et espérance dans le lendemain!

     

    Du côté d'Eden!

    Une bête est né!

     

    Ces bêtes sont très gentils et m'apprennent la joie de vivre! J'ai parfois l'impression de visiter les univers fantastiques tels que celui de Tolkien par exemple!

    Je dois dire que ce travail m'apporte beaucoup de sérénité. Créer de ses mains est toujours un bonheur à cultiver.

     

    Je vous souhaite une douce soirée!

     

     


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